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Quand les croyances conditionnent nos existences

En ce moment, j'observe attentivement les croyances qui conditionnent ou ont conditionné mon existence : un petit coup d'oeil dans le rétroviseur pour regarder l'impact que certaines pensées ont eu dans ma vie, je recherche bien-sûr leur source et je pars en quête des croyances encore bien accrochées, parfois inconscientes, auxquelles j'adhère et qui nuisent à une vie épanouie. Je vous partage là où j'en suis.



Qu'est-ce qu'une croyance ?


C'est déjà une pensée, une manière de concevoir l'existence, à laquelle on adhère. Les croyances se construisent dans notre enfance, par notre culture, nos conditionnements, notre éducation. D'autres apparaissent au fil de notre existence, suite à des expériences répétées, souvent négatives. Peu à peu, nous nous mettons à croire à des pensées que nous érigeons comme des lois, des principes de vie. Croyances générales (" La vie est un combat") , croyances sur les autres sous formes de généralités ("les hommes sont .... les femmes sont..."), croyances religieuses, croyances sur soi ("je ne suis pas capable", je n'y arriverai pas..). Ces croyances viennent se substituer à un vécu neuf et confiant, en nous resservant le même refrain qui restreint nos possibles. Elles sont très souvent fausses ou limitantes.


Avec ma grille de lecture de la réalité, je fabrique mon expérience.


Le problème n’est pas la croyance, le problème est l’identification à la croyance. La folie commence le jour où la croyance devient une identité. (Serge Marquis, dans "Le jour où je me suis aimé pour de vrai" )

 En effet, ce qui pose problème, c'est que je finis par m'identifier à ces croyances, et à vivre selon leurs lois. Prenons par exemple une croyance répandue : "Je ne suis pas capable". Peu à peu, cette pensée devient une caractéristique de mon être, qui m'empêche de voir toutes mes autres facettes. Je me réduis considérablement et vois la vie sous l'angle de ma "petitesse". Pire : me croyant incapable, je ne m'autorise pas à vivre des situations nouvelles et "challengeantes", qui me permettraient d'enrichir mon potentiel. Idem au sujet des croyances sur les autres ou le monde : si je perçois la vie comme "un combat", j'aurais du mal à lâcher prise, à faire confiance, à sourire aux opportunités en les regardant comme des ouvertures et non pas des problèmes.


En laissant la croyance me dicter sa loi, j'oublie de me référer à mes propres ressentis expérientiels pour privilégier des conditionnements répétitifs.


Je finis par créer des conditions de vie qui sont le reflet de ma croyance : je vais tout faire, inconsciemment, pour valider le fait que la vie est dure, que c'est un combat, que je suis trop fragile, etc.


Comment changer son regard à partir de là ?


D'abord, identifier nos croyances


Prenons l'exemple d'une manière de penser la relation aux autres : "Pour moi, c'est important de garder le lien avec l'autre quoiqu'il arrive". En soi, nous pourrions penser que cette intention est plutôt bonne. Elle me permet de maintenir des relations plutôt harmonieuses avec les autres. Mais elle renferme aussi, si je n'y prends pas garde, une exigence et une attente sur moi ou l'autre, elle prend racine sur une croyance qui dirait : "Je dois me montrer gentille si je veux que l'autre m'aime" ou dit à partir de mes sentiments et besoins : "j'ai peur d'être rejetée, j'aimerais être accueillie, aimée telle que je suis".


La croyance se détecte par son côté implacable et absolue, elle agit comme une loi, que l'on a soi-même construite pour se protéger de soi et des autres.


Une loi du genre "J'aimerais être aimée tout le temps, ne jamais vivre de rejet !" On voit bien que ce n'est pas réaliste et que ce type de croyance prend racine sur une couche inconsciente de "protection" pour éviter de souffrir.


"La véritable liberté c'est se souvenir que l'on fabrique son expérience terrestre par l'angle de vue par lequel on aborde les situations.(...) Lorsqu'on est prêt à sortir de l'éternel mouvement qui consisterait à se définir comme ci ou comme ça, on peut entrer dans une nouvelle découverte de soi en regardant comment les gens fonctionnent autour de nous et en imaginant que c'est notre façon de les regarder, notre lecture, qu'on cherche à observer chez eux. " Franck Lopvet dans le magazine "Chemins, les essentiels, se libérer".


Dans cet entretien, Franck Lopvet nous invite à regarder nos pensées en changeant l'angle de vue. Ce qui pourrait donner lieu à ce type de questions :

"Je veux que l'autre m'aime ? Est-ce que je m'aime déjà ? Est-ce que j'ai reçu déjà des preuves d'amour ? J'ai peur de déplaire, mais est-ce que moi-même, j'apprécie tout le monde ? Est-ce qu'il m'est déjà arrivé de me rejeter, de rejeter l'autre, de couper le lien ? Qu'est-ce que ça m'a permis ? " Au bout de ce questionnement, mon regard s'élargit.


Si je reviens dans la réalité, relative, je peux remettre en cause une croyance.


En revenant à des exemples concrets, je peux déjà prendre du recul par rapport à mes croyances. En m'appuyant sur des faits, je peux déjà observer :

  • Je reçois de l'amour de mes proches de manière évidente même lorsque je suis désagréable ;

  • l'attente d'un amour inconditionnel est difficile à vivre dans notre existence relative ;

  • le fait d'être gentille ne suscite pas forcément un élan d'amour (il m'est arrivé de ne pas apprécier des gens pourtant gentils) ;

  • je ne me réduis pas seulement à "celle qui veut être gentille" avec son besoin d'amour, il y a aussi cette part de moi qui a envie d'être elle-même ;

  • l'autre peut avoir de très bonnes raisons de casser le lien ou de ne pas m'apprécier.

  • La peur d'être rejetée m'incite à regarder dans quelle mesure je peux aussi être moi-même "rejetante" : "Combien de fois me suis-je moi-même reniée, combien de portes ai-je fermé ?"


Ce que j'attribue à l'autre est souvent le reflet de ce que je porte déjà en moi.


J'ouvre mon esprit en réalisant que j'ai moi-même rompu des liens, et cette action n'était ni méchante, ni mauvaise, bien que maladroite: elle répondait à un besoin d'authenticité ou d'autonomie, de protection ou d'intégrité. Cela me permet de mieux comprendre l'autre, de mieux accepter ses réactions et aussi d'accepter mes limites et de me pardonner. J'ai alors le choix entre subir l'injonction d'être aimable ou alors d'observer la vie d'un espace moins binaire. Je reviens alors à une expérience vivante, relative, plus ancrée. Je découvre que j'ai le choix m'offrir l'amour nécessaire pour me sentir libre du regard des autres.


Je peux dire que grâce à la CNV, j'ai à présent ce choix de cheminer vers moi et ensuite le pouvoir de mieux accueillir l'autre. Comment ?


L'apport de la CNV-H


La Communication NonViolente Holistique favorise une qualité de relation avec soi et avec les autres qui permet de dépasser les croyances et conditionnements. Cette démarche s'appuie sur l'observation et le ressenti, ce qui aide à voir les pensées qui surgissent et les effets qu'elles ont sur nous. En identifiant que ce sont des pensées, et non des faits ou des états intérieurs, je peux déjà avoir le recul nécessaire pour remettre en cause ce que "je me dis".


Chaque chose est rangé à son étage : l'étage du mental avec ses pensées récurrentes, l'étage du coeur, pleinement vivant, et enfin l'étage plus universel de nos besoins.


Dans la présence à soi, on va privilégier l'accueil des ressentis et de ce qui émerge de cette écoute intérieure : perceptions, idées, pensées, émotions, sentiments, besoins.... En suivant ce chemin vers la profondeur, les besoins importants sont reconnus et un espace d'apaisement s'installe . L'empathie ou l'auto-empathie sont de puissants pouvoirs d'accueil et d'acceptation de qui s'exprime dans notre intériorité : nous pouvons nous relier à ce que cette croyance nous apporte, les besoins qu'elle a satisfaits ( protection, amour, attention, confiance...par exemple ) et aussi aux besoins qui sont insatisfaits (besoin d'expression, d'authenticité, de vérité...). En "embrassant" l'ensemble de ces besoins, non négociables et vitaux, nous avons la possibilité de nous y prendre autrement, dans notre manière d'être avec soi déjà, mais aussi plus en accord avec la réalité de la situation.


Les avantages de cette approche sont multiples :


  • mieux se connaître

  • mieux discerner les pensées des émotions, pour être en contact avec la profondeur

  • voir de plus en plus nos "pièges" mentaux qui nous éloignent de ce qui est vivant

  • être de plus en plus autonome dans l'accueil de nos états émotionnels

  • se donner le choix des stratégies ou actions en lien avec nos besoins et les besoins de la situation (d'où l'aspect holistique)

  • avoir une plus grande capacité à s'offrir une vie en accord avec soi...


Pour terminer, j'ai envie de partager cette sentence hindoue, qui résume cet article :

"Sème une pensée, tu récoltes un acte ;
sème un acte, tu récoltes une habitude ;
sème une habitude, tu récoltes un caractère ;
sème un caractère, tu récoltes un destin"

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